Son histoire par Henri Wallon Les sources Procès condamnation Procès réhabilitation Chroniques & textes Lettres de Jeanne Recherches Bibliographie Librairie numérique Dossiers Accès cartes France 1429 Nord France 1429 Environs Domrémy Environs Orléans Siège Orléans Vue & pont d'Orléans |
![]() Ici commence le procès en matière de foi contre une défunte* femme , Jeanne, communément dite La Pucelle. Tous ceux qui verront ces présentes lettres ou instrument public, Pierre, par la miséricorde divine évêque de Beauvais, et frère Jean Le Maistre, de l'ordre des frères Prêcheurs, député et commis dans le diocèse de Rouen, et spécialement chargé de suppléer dans ce procès religieuse et circonspecte personne maitre Jean Graverent du même ordre, éminent docteur en théolologie, inquisiteur de la foi et de la perversion hérétique, député, par l'autorité apostolique, dans tout le royaume de France ; salut en l'auteur et consommateur de la foi, Notre Seigneur Jésus-Christ ! Il a plu à la céleste providence qu'une femme du nom de Jeanne communément appelée la Pucelle, ait été prise et appréhendée par de réputés hommes de guerre dans les bornes et limites de nos diocèse et juridiction (1). Le bruit s'était déjà répandu dans beaucoup d'endroits que cette femme, absolument oublieuse de l'honnêteté qui convient à son sexe, ayant brisé le frein de vergogne, au mépris de toute pudeur féminine, portait, avec une étonnante et monstrueuse audace, des habits indécents appartenant au sexe masculin. On rapportait en outre que sa présomption s'était avancée à ce point qu'elle n'avait pas craint de faire, de dire, de répandre beaucoup de choses contraires à la foi catholique et lésant les articles de la croyance orthodoxe. En ce faisant, tant dans notre propre diocèse qu'en plusieurs autres lieux de ce royaume, elle était réputée coupable de graves délits. Source : Pierre Champion - condamnation de Jeanne d'Arc - 1921 (Texte traduit du Latin). Illustration : 1ère page du manuscrit de la bibliothèque de l'assemblée nationale en vélin. (Procès de Jeanne d'Arc - E.O'Reilly). Notes : * ndlr : Il peut paraître curieux que le procès débute en parlant de Jeanne d'Arc comme "défunte" mais la version officielle latine de ce procès a été rédigée après la mort de Jeanne. D'après les recherches de Denifle & Chatelain, les notaires auraient rédigé le procès en latin au plus tôt en 1435 mais Jean Fraikin montre qu'il a été rédigé plus tôt (au plus tard en novembre 1431). 1 La limite entre les diocèse de Noyon et Beauvais était matérialisé par une croix sur le pont de Compiègne. Jeanne a été prise à l'extrême limite du diocèse de Beauvais. 2 Martin Billorin : dominicain, professeur en théologie, vice-gérant du grand Inquisiteur de la foi à Paris. Nommé à tort Belleforme par J. Quicherat. 3 Jean de Luxembourg a fait trainer les choses plus de six mois et ne se laissa tenter que par une rançon de 10.000 livres lorsque ses affaires tombèrent au plus bas (P. Champion). |
Accueil index Procès ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |