Son histoire
par Henri Wallon

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Le procès en nullité de la condamnation
V-3 - Déposition de Jacques L'Esbahy

  Jacques L'Esbahy, bourgeois d'Orléans, âgé d'environ cinquante ans, dépose comme les deux témoins précédant immédiatement. Il ajoute se rappeler qu'il y eut deux hérauts envoyés à Saint-Laurent, dont l'un s'appelait Ambleville et l'autre Guienne, pour faire savoir au sire de Talbot, au comte de Suffolk et au sire de Scales, sur les instances de la Pucelle, qu'ils devaient, ces seigneurs anglais, partir de la part de Dieu et aller en Angleterre ; sinon ils s'en trouveraient mal. Alors les Anglais retinrent l'un des hérauts, nommé Guienne, et renvoyèrent l'autre, Ambleville, pour dire certaines choses à Jeanne la Pucelle. Ambleville rapporta que les Anglais avaient retenu son camarade Guienne pour le brûler. Alors Jeanne répondit à Ambleville, affirmant au nom du Seigneur qu'il n'arriverait aucun mal à Guienne, mais lui, Ambleville, devait retourner avec courage auprès de ces Anglais : il ne subirait aucun mal et au contraire il ramènerait son camarade sain et sauf. Ce qui arriva ainsi.

  Il ajoute aussi avoir vu Jeanne dès son entrée dans la ville d'Orléans ; elle voulut avant tout aller à la cathédrale, pour rendre hommage à Dieu, son créateur. Ne sait rien d'autre.


               

  Jacobus L'Esbahy, burgensis Aurelianensis, aetatis L annorum, vel circa, deponit ut duo immediate præcedentes, additque quod recordatur quod fuerunt duo heraldi missi ad Sanctum-Laurentium, quorum unus vocabatur Ambleville et alter Guienne, pro dicendo dominis de Talebot, comiti de Chuffort, et domino de Scalles, ad instantiam dictæ Puellæ, quod. illi domini Anglici recederent ex parte Dei, et irent ad Angliam ; alias male contingeret eis. Tunc ipsi Anglici retinuerunt alterum heraldum, nomine Guienne, et alterum remiserunt, scilicet Ambleville, pro dicendo aliqua ipsi Johannæ Puellæ ; retulitque ipse Ambleville quod ipsi Anglici retinuerant socium suum Guienne, videlicet pro comburendo socium suum. Et tunc ipsa Johanna respondit Ambleville, asserens in nomine Domini quod nihil mali ei inferrent, et dixit dicto Ambleville quod reverteretur ad ipsos Anglicos audacter, et quod nihil mali ei facerent, imo reduceret socium suum sanum et salvum : sicut et ita fecit.

Addit præterea quod vidit ipsam Johannam, quando primo intravit villam Aurelianensem, quod ante omnia voluit ire ad majorem ecclesiam, ad exhibendam reverentiam Deo creatori suo. Nec aliud scit.


Sources :
- Texte latin : Quicherat, Procès t.III p.26 & 27.
- Traduction : Pierre Duparc, t.IV, p.18 & 19.

Notes :
Sur les registres des comptes de la ville d'Orléans, Jacquet L'Esbahy. Il était procureur de la ville en 1436 (Quicherat).
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