Son histoire par Henri Wallon Les sources Procès condamnation Procès réhabilitation Chroniques & textes Lettres de Jeanne Recherches Bibliographie Librairie numérique Dossiers Accès cartes France 1429 Nord France 1429 Environs Domrémy Environs Orléans Siège Orléans Vue & pont d'Orléans ![]() |
L'an
comme dessus, le 25 du mois de février, noble et puissant seigneur [Raoul] de Gaucourt,
chevalier, grand maître de l'hôtel du roi, âgé de quatre-vingt-cinq ans environ, témoin produit,
interrogé et entendu sur les mêmes articles, dit et affirme qu'il était présent dans le château
et la ville de Chinon lorsque la Pucelle y arriva ; il la vit quand elle se présenta à la vue de
la majesté royale avec grande humilité et simplicité, comme une pauvre petite bergère, et il
entendit les paroles suivantes qu'elle adressa au roi en ces termes : « Très illustre sire
dauphin, je suis venue, envoyée par Dieu, pour porter secours à vous et au royaume ». Alors le
roi, l'ayant vue et entendue, pour être plus amplement informé de son état, ordonna de la
confier à la garde du maître de son hôtel, Guillaume Bellier, bailli de Troyes et lieutenant
dudit déposant à Chinon, dont l'épouse était femme de grande dévotion et d'excellente renommée ;
le roi prescrivit en outre que ladite Jeanne serait examinée par des clercs, prélats et
docteurs, pour savoir si on devait, ou si on pouvait, vraiment prêter foi à ses dires. Ce qui
fut fait, car elle et ses faits et gestes furent examinés par les clercs pendant un temps de
trois semaines et davantage, tant à Poitiers qu'à Chinon. Après examen dûment fait, ces clercs
dirent qu'il n'y avait rien de mal chez elle, ni dans ses dires ; et enfin, après plusieurs
interrogatoires de cette Jeanne la Pucelle, on lui demanda quel signe elle pouvait montrer pour
qu'on ajoutât foi à ses paroles. Elle répondit alors que le signe qu'elle leur montrerait serait
la levée du siège et le secours à la ville d'Orléans. Ensuite elle quitta le roi et se rendit à
Blois, où d'abord elle s'arma, afin de conduire le ravitaillement à Orléans et de secourir les
habitants. Sources : Texte latin : Quicherat, Procès t.III p.16. Traduction : Pierre Duparc, t. IV, p. 11 & 12. Notes : 1 Quicherat : Je soupçonne ici une faute de copie, car Guillaume Bellier ne put pas être bailli de Troyes à une époque où cette ville était encore soumise aux Anglais. D'ailleurs il n'aurait pas cumulé un aussi haut office que le bailliage de Troyes avec la lieutenance de Chinon. Guillaume Bellier figure dans plusieurs titres, et toujours comme un officier inférieur des deux maisons de France et d'Orléans. En 1424 il est qualifié, dans une exemption d'octroi que lui accorde Charles VII, « escuier et premier veneur du roy. » En 1428 il fit, comme écuyer et sergent (serviens) du duc d'Orléans, un voyage auprès de son maitre en Angleterre. Il finit par être conseiller du même prince ; on le trouve avec cette qualité en 1440. (RYMER , t. X, p. 396. — Cabinet des titres de la Bibl. Roy.) Présentation du témoin : M. Raoul de Gaucourt avait été fait chevalier à la bataille de Nicopolis, en 1396. Au temps du siège d'Orléans, il était conseiller, premier chambellan de Charles VII et bailli d'Orléans par provision du duc d'Orléans, alors prisonnier en Angleterre. Il s'était illustré en 1415 par la défense d'Harfleur à la suite de laquelle il resta treize ans entre les mains des Anglais. En 1429, le roi le fit capitaine de Chinon et l'année suivante gouverneur de Dauphiné. Il mourut au commencement du règne de Louis XI, destitué à quatre-vingt-dix ans de l'office de grand maître de l'hôtel qui lui avait été donné en 1453, et peu riche, au dire d'un avocat qui plaidait pour ses héritiers en 1477, « car il a payé pour ses rançons bien six vingts quatorze mille livres, dont il n'a esté recompensé ; et si fut d'une lance percé au travers du corps. »...(Ayroles) |
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