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Jeanne d'Arc par Henri Wallon - 5° éd. 1879
Appendice 44 : Lieutenance du Duc de Bourgogne

  Le Bourgeois de Paris dit : « Environ huit jours après (l'arrivée du duc de Bourgogne à Paris) vint le cardinal de Vincestre à belle compagnie, et firent plusieurs conseils, tant qu'enfin à la requeste de l'Université, du Parlement, de la bourgeoisie de Paris, fut ordonné que le duc de Bedford serait gouverneur de Normandie, et le duc de Bourgogne serait régent de France (p. 308). » Le greffier du Parlement est d'accord avec le Bourgeois sur le temps de l'arrivée du duc de Bourgogne et du cardinal de Winchester. Le duc arrive le vendredi 30 septembre et le cardinal le jeudi 6 octobre. Il note au 10 octobre un message considérable : c'est le chancelier de France, Regnault de Chartres, qui vient à Saint-Denis pour conférer avec les officiers du duc de Bourgogne. « Lundi, Xe jour d'octobre, vinrent par sauf-conduit en la ville de Saint-Denis, messire Regnault de Chartres, archevesque de Reims, chancelier, et autres conseillers, ambassadeurs de messire Charles de Valois, en espérance d'assembler et traicter avec les seigneurs et gens du roy estans à Paris. Et ce mesme jour, par l'ordonnance du conseil, mess. Jehan de Luxembourg et messire Hue de Lannoy alèrent de par devers le dit archevesque et ce mesme jour retournèrent : quid inter eos actum sit novit qui nihil ignorat. »
  Bedford avait su mettre le duc de Bourgogne en garde contre ces séductions. Il lui avait cédé, non pas la régence, comme le dit le Bourgeois de Paris, mais la lieutenance du royaume : « Jeudi, XIIIe jour d'octobre, en la présence du duc de Bourgogne et des habitants de Paris assemblés, furent en la sale de céans sur Seyne publiées les lettres de l'abstinence d'entre mess. Charles de Valois et aucunes des villes et forteresses à luy obéissans dont estoit faite mention, furent aussi publiées les lettres de la lieutenance et gouvernement baillé au dit duc de Bourgogne et par luy accepté à la requête du duc de Bedfort régent, du cardinal d'Excestre (Winchester), de l'Université, des prévost des marchands, et eschevins de Paris si comme on disait » (Registres du Parlement, t. XV, f° 18 verso). Monstrelet (II, 73) ne parle que du gouvernement de Paris. Mais ces pouvoirs allaient plus loin. On peut voir aux archives de Douai un vidimus de Simon Morhier, en date du 14 octobre, relatant la lettre de Henri, roi de France et d'Angleterre, datée de la veille, qui nomme Philippe le Bon gouverneur de la « prévosté et vicomté de Paris, et des villes et bailliages de Chartres, Melun, Sens, Troyes, Chaumont-en-Bassigny, Saint-Jangou (Saint-Gengoux-le-Royal), Vermandois, Amiens, Tournaisis, Saint-Amand, sénéchaussée de Ponthieu.» C'étaient presque toutes les possessions des Anglais dans la France du Nord, moins Calais et la Normandie. Mais il ne s'agissait que d'une lieutenance et non de la régence. Pour ce titre, le Parlement aurait dû intervenir, et il n'y en a pas trace dans les actes. Bien plus dans la pièce même où le duc de Bourgogne reçoit ces pouvoirs, Bedford est appelé notre « oncle le régent ». Quant au comté de Champagne et de Brie, il fut donné au duc de Bourgogne « comme apanage en succession mâle, » par un acte du 12 février 1429 (1430) (la copie sur parchemin est aux archives de Lille) : investiture qui fut ratifiée par le conseil le 9 mars suivant (Rymer, t. X, p. 454, et Proceedings, t. IV, p. 31). C'est à peu près à la même date qu'on donne ordre aux capitaines de lui remettre Montereau-fault-Yonne, Nogent, Montigny-le-Roi, Meaux (les originaux de ces ordres sont aux archives de Lille).
  Le Bourgeois de Paris (p. 399) dit que le duc de Bourgogne repartit la vigile St Luc (17 octobre). Clément de Fauquemberque, on l'a vu, note en ce jour le départ de Bedfort. « Et le XVIIe jour de ce mois partirent de Paris pour aler en Normandie le duc de Bedford, régent, et sa femme, soeur du duc de Bourgogne, » etc. (Registres du Parlement, ibid.) Il ajoute que le duc de Bourgogne l'accompagna jusqu'à Saint-Denis et partit lui-même le mardi suivant (le lendemain, 18). (Ibid.)

                                    


Source : Jeanne d'Arc - Henri Wallon - 5° éd. 1879.

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